La famille Carter n'a jamais roulé sur l'or et c'est un euphémisme que de le dire ainsi. Vieille famille du quartier sud de la ville, les Carter sont connus pour leur force de caractère et leur forte croyance religieuse. Le père de Warren était d'ailleurs paster. À sa mort, la communauté noire fut à l'unanimité d'accord pour que ce soit son fils qui reprennent le flambeau à la paroisse. Ce n'est qu'à vingt-quatre ans que Warren devient pasteur mais il n'abandonne pas pour autant sa passion pour le journalisme. Bien qu'entouré d'un monde raciste, son talent lui permet d'accéder à la rédaction du Pearl News, cependant, l'ouverture d'esprit de l'ancien rédacteur en chef n'est pas la même pour tout le monde. Il part à la retraite et le nouveau rédacteur en chef vire Warren, l'accusant de fautes qui n'en étaient rien. Le seul motif, la seule chose qui dérangeait le boss, c'était la couleur de peau de Warren. Tous le savaient au journal, pourtant, tous se taisaient et laissèrent partir Warren. Il dut faire des travaux rudimentaires à partir de cet instant car la paroisse ne suffisait pas pour le faire vivre. Il devait nourrir sa fille, et le salaire de sa femme, bonne chez les Bukater, ne suffisait plus. Molly, en grandissant, ressemblait de plus en plus à sa mère et Warren en était fier. Sa fille était ce qu'il avait de plus précieux à ses yeux, d'ailleurs, elle l'est toujours ! Helen, sa femme, en eut marre des lois Jim Craws, de la maltraitance qu'elle subissait. Un jour, elle voulut riposter, un seul petit jour suffit. Alors qu'elle revendiquait ses droits, le Ku Klux Klan lui arracha rapidement la vie, détruisant celle de son mari, et de sa fille qui, face à la mort de sa mère, devint encore plus déterminée à faire changer les choses. Warren est plus pacifiste, plus posé, mais il apporte sa patte à la cause noire en rejoignant les rangs de l'organisation secrète The Help dans laquelle il est désormais un pilier.

Betty a grandi à Pearl, dans un foyer que l'on pourrait caractériser comme étant typiquement américaine. La ségrégation étant encrée dans la tête des gens depuis plusieurs générations, Betty n'était pas choquée, enfant, de devoir aller dans un lieu qui était réservé aux gens de sa couleur. Ce ne fut qu'en grandissant, quand elle eut envie de faire des études qu'elle a compris l'injustice qui gouvernait les États-Unis. Elle se réfugie alors dans la musique et s'y consacre, le gospel étant le moyen pour elle de réunir ses deux croyances: la musique et Dieu. Et elle se demande quand les blancs seront touchés par la raison de son Dieu. Mais elle a peur pour oser protester et se contente du bonheur que lui offre la musique, la paroisse. Maintenant adulte, Betty n'a pas changé de psychologie. Cependant, plus sûre d'elle, il lui arrive d'être insolente envers les riches blancs qu'elle déteste un peu plus chaque jour ce qui lui coûte parfois une place de servante. Quatre familles de blancs en un an pour qui elle a travaillé. Elle est certaine qu'elle détient le record. Mais si à chaque fois elle trouve une place, c'est parce qu'on dit d'elle qu'elle a un goût certain pour la décoration et l'entretien de l'intérieur. Betty aime les enfants, les mères blanches ne peuvent espérer mieux que ce qu'elle fournit comme travail auprès de leurs bambins. La vie monotone et sage de Betty est pourtant sur le point de prendre un tournant décisif en rencontrant les jumeaux Bukater. Comment réagira t-elle?

Molly nait de l'union aimante de Warren et Helen Carter et connait une enfance cependant difficile. Son caractère timide la rend maladroite si bien qu'elle devient rapidement un bouc émissaire à l'école ou même à la paroisse où elle se rend chaque dimanche avec ses parents. La petite fille en souffre et se renferme un peu plus. Elle semble n'être qu'elle-même qu'en présence de sa mère de qui elle est très proche, ou aux côtés de son père quand il lui enseigne l'art du journalisme, ou qu'il lui raconte les histoires de la Bible qu'elle aime écouter. À la mort de sa mère durant son adolescence, Molly change peu à peu d'attitude. Elle devient une jeune fille rebelle, qui n'a pas peur du regard d'autrui. La mort de sa mère l'a rendue moins faible face au jugement. Désobéisant aux lois Jim Craw, elle est envoyé en prison à l'âge de 21 ans pour deux ans de peine pour avoir craché au visage d'une blanche. Que la fille du pasteur de la paroisse soit en prison fit du bruit chez les blancs alors que chez les gens de couleur, Molly représentait l'espoir d'un changement, comme avait tenté de le faire sa mère. À sa sortie de prison, la richissime Miss Rosemary Bukater la contacte. Molly est surprise de l'entendre dire qu'elle recherche une bonne. Bien qu'elle déteste les riches de cette ville, Molly se voit obligée d'accepter pour aider son père financièrement afin de pouvoir continuer à vivre à ses côtés. Elle accepte en se disant bien que Madame Bukater doit regretter sa mère qui, avant sa mort, travaillait depuis ses treize ans chez les Bukater.